Philippe Caron

J’ai toujours l’impression d’extraire doucement de sa somnolence, ce couple à l’apparence vertueuse. Jamais de geste d’humeur ou d’empressement n’accompagne leur sourire bienveillant, et l’accueil y est égal, depuis des décennies.
Une boîte à lettres jouxte leur devanture, ce qui est bien pratique pour quelqu’un qui achète les timbres et poste le courrier au compte-​goutte, l’oubliant le plus souvent au fond de son sac.
Des clopes et la Dépêche du jour, la lettre à la boîte, et voilà une journée qui s’entame sous de bons auspices.

Je passé devant tous les matins, parfois je m’arrête pour acheter un paquet de cigarette.
Je tiens à donner mon avis sur ce bureau de Tabac/​Presse, car la dernière fois Monsieur Caron m’a bien aider.
Je fais un mémoiré sur la presse et j’ai besoin de savoir quels sont les journaux culturels de la ville de Toulouse. Je me dis que celui qui saura mieux que moi, c’est mon marchand de journaux !
Je rentre et je demande au patron si il peut m’aider à trouver les titres de presse que je recherché. D’une gentillesse discrète mais certaine, il sort de derrière sa caisse et vient chercher avec moi dans les tonnes de journaux en vente. Il me donne les titres au fur et à mesure, et va même chercher dans l’arrière boutique si il y en aurait d’autres de cachés.
L’avis précédent décrit parfaitement ce marchand de journaux. Discret, voir timide, avec ce petit air enfantin et un peu dans la Lune qui fait tout le personnage. Jamais vulgaire, grossier ou crieur, Monsieur Caron est une perle, et est près à vous rendre service, quelle que soit la demande.
Carte de crédit acceptée à partir de 18 euros.

Ce tabac, je le connais depuis une éternité.
Le patron Monsieur Caron semble avoir rencontré le docteur Faust il y a bien longtemps.
Je lui connais, depuis toujours, ce petit air d’adolescent compassé toujours prêt à rendre service derrière ses lunettes aux verres épais.
«Vous cherchez quel magazine? «
“Le paquet de Pueblo en tabac ou en cigarettes? «,
“Un carnet de papier à rouler: des petites ou des grandes? «
Ces petites phrases, tirée du bréviaire du parfait débitant de tabac, prennent chez lui, par la force de sa voix calme et douce un tout autre relief.
Et, en sortant, on a l’impression d’avoir retrouvé ce copain de classe qui était toujours au premier rang rapport à sa mauvaise vue.